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Un rendez-vous historique d'après Covid-19? L'Afrique ne doit pas rater ce rendez-vous!


De la première conférence panafricaine en Juillet 1900 et même bien avant, en passant par la création de l’ancêtre de l’Union africaine le 25 mai 1963, pour venir au rendez-vous de Durban en 2002, l’unité a toujours été parmi les conditions à remplir pour que la voix de l’Afrique compte.

Depuis les indépendances aussi, plusieurs intellectuels africains n’ont cessé de rappeler l’unité comme la voie royale vers notre prospérité.

Avec des propos avant-gardistes, Cheikh Anta DIOP nous avertissait à page 21 de son ouvrage Nations Nègres et Cultures en ces termes : « Il faut éviter à tout prix de dépendre des autres plus qu’ils dépendent de nous, car il s’en suivrait automatiquement, des liens unilatéraux de colonisation et d’exploitation. C’est ce qui rend impérieuse l’idée de fédération de tous les États Noirs du continent. Il est facile d’épiloguer afin de prouver que l’indépendance de la petite colonie du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Dahomey (Bénin), etc., ne serait qu’illusoire car elle aurait à subir aussitôt, toutes sortes de pressions extérieures et tomberaient automatiquement, par le jeu des forces économiques, dans l’orbite d’une grande puissance. La solution fédérale détruit cette objection ».

A la lumière de ces propos, on comprend mieux pourquoi l’Afrique boîte encore, espérant désespérément que se cicatrisent les plaies de Berlin.

L’absence de cette seule voie forte capable d’être un mastodonte dans l’arène des jeux de pouvoir et d’influence dans le monde dominé par des grands ensembles, a infligé à ce continent le coup de rester un spectateur qui se limite à assister, à subir, et pour qui on décide de tout.

L’évolution de nos pays en ordre dispersé est aussi la cause de notre absence à de grands rendez-vous de l’histoire.

Après les tragédies ou les grandes guerres, ce sont les plus forts qui redéfinissent les règles du jeu. En leur faveur, du moins très souvent !

Après la Deuxième Guerre Mondiale, les vainqueurs se sont fait le plaisir de créer une soi-disant institution chargée de garantir la paix dans le monde, notamment l’ONU en remplacement de la SDN (Société des Nations), mais tout en garantissant leur suprématie. Ils ont instauré le fameux droit de véto pour faire passer ce qui les arrange et bloquer ce qui constitue une défaveur pour eux.

Jusque-là ces « superpuissances » tentent tant bien que mal de contrôler et d’influencer le monde selon leur idéologie orientée vers le dessein d’étendre leur puissance.

Aujourd’hui, cette pandémie du Covid-19 est en train de prouver que ces États ont des failles comme les nôtres et qu’ils promeuvent des systèmes qui ont des limites.

Ce fléau démontre bien que ces systèmes capitalistes, libéraux, n’ont réussi qu’à consolider les modèles d’exploitation de l’Homme par l’Homme, et tout semble leur dire qu’il est temps de remettre l’Homme au centre. Que le capital serve les Hommes et non le contraire.


L’Afrique peut voir au grand jour que ces pays qui faisaient tout pour s’ingérer dans ses affaires intérieures en violant ses souverainetés, ou qui se présentaient comme sacrés sauveurs, bons samaritains en cas de calamité sont désorientés par ce virus qui ne reconnaît pas le nord du sud. D’ailleurs cette notion de nord et de sud est une manipulation de la science pour des buts géopolitiques.

Les pays qui arboraient le titre de puissance grâce au pouvoir des médias ou par le concours de quelques circonstances militaires, juridiques, politiques, culturelles ou encore économiques, se cherchent et ne dictent plus le « là du monde ».

L’après Covid-19 ne sera pas le monde d’aujourd’hui. Les cartes du jeu seront redistribuées, les centres du pouvoir vont se déplacer ou vont être redéfini par ceux qui se relèveront au plus vite ou ceux qui garderont les pieds solides. Par les forces de la nature aussi !

Certaines conjectures sont très favorables à l’idée selon laquelle le monde d’après coronavirus sera un monde où la justice sociale s’érigera en modèle, et que ce monde torturé par ses propres folies de pouvoir sera orienté enfin vers l’adoption de formules de croissance inclusives et de respect des droits de l’Homme. Toutefois, je pense que ce n’est qu’un scénario probable parmi plusieurs. Ceux pour qui les vents seront favorables, pourraient faire ramer les bateaux vers leurs intérêts au lieu de penser à panser l’humanité.

Aujourd’hui (28 mars 2020), on ne sait pas comment l’Afrique va sortir de cette crise, on sait juste qu’elle est relativement moins touchée que les autres parties du monde. Pour le moment.

Il ne faudra pas que l’Afrique soit absente de la table où se dessinera ce monde d’après Covid.

Pour cela, nous ne pouvons pas rester sourds aux alertes venants de citoyens d’autres pays du continent qui nous mettent en garde sur les théories conspirationnistes dont l’objet est de décimer le continent. Ces théories sont à prendre avec des pincettes, du recul et un esprit critique, mais même si nous ne parvenons pas à réunir les meilleures preuves, il y a des évidences qui nous montrent que le dessein de l’Europe est de maintenir l’Afrique dominée.

Par exemple, en ce moment l’Europe a de loin, enregistré plus de cas de contamination du coronavirus, alors, la logique voudrait que si on trouve un vaccin, qu’on le testât sur les malades d’Europe d’abord. Charité bien ordonnée commence chez soi. Notre intelligence nous pousse même à déduire que si ce vaccin était bon, les africains seraient les derniers à en disposer.

Il est bien temps que nos dirigeants et les populations fassent confiance à nos héros d’ici, ces médecins qui sont dans nos hôpitaux et qui sont en train de livrer une bataille remarquable à cette pandémie. L’Afrique ne doit pas attendre de se faire soigner par l’Europe qui n’a fait, jusque-là, que l’exploiter pour ses intérêts.

L’institution la plus crédible pour nous parler de ce fameux vaccin, je pense que c’est l’OMS, et voilà ce que nous dit Ibrahima-Socé Fall, Directeur Général adjoint de ladite structure : « Sans essai clinique concluant en termes d'innocuité et d'efficacité, il ne peut avoir de mise sur le marché, ni d'approbation de vaccins par l'Oms. Pour avoir un vaccin, il faut compter d'ici au moins 12 mois. » Ces propos sont sans équivoque. Pourquoi alors, miraculeusement, un vaccin serait tombé du ciel et aurait été destiné aux africains. L’Italie devrait en pleurer…

Il est temps que ce continent comprenne enfin l’urgence de son unité. Une unité qui lui permettra d’être plus fort, et de déjouer toutes ses stratégies de manipulation qui visent à nous maintenir dans la mendicité et à faire de nos dirigeants des valets, faisant des courbettes aux autres présidents. Nos pseudo-Etats ne peuvent pas y parvenir.

Il est temps que nos dirigeants comprennent qu’ils ont une mission noble, que ce sont des êtres humains qui ont porté leur confiance en eux comme dans d’autres pays de ce monde où ils partent perpétuer la politique de la main tendue.

Les leaders des pays de l’Afrique ont souvent eu l’Habitude de se cloitrer dans un mimétisme aveugle de l’Occident, et sur ce coup, si les dirigeants des autres continents ont choisi de mentir à leurs populations, les nôtres ne devraient surtout pas.

Il est temps que l’Union Africaine ne soit plus une institution qui n’existe que par des rencontres entre présidents, qui défilent au parloir, pour sortir des mêmes discours depuis 1963.

Et si dans ce monde d’après Covid, l’Afrique fait encore le choix, de déléguer sa santé, sa sécurité, sa souveraineté, mieux vaut tout simplement la supprimer de la carte.
Après tout, les autres ont leurs plans, mais la balle est dans notre camp.

 
 
 

1 Comment


dialloousseynou684
Mar 28, 2020

Votre analyse est très pertinente. Cependant comme vous l’avez souligné nos dirigeants tout comme la population africaine doivent profiter de cette situation dire nos à ce vaccin. On n’en a pas besoin nous n’avons pas encore eu de mort alors qu’ailleurs des milliers de gens meurent. Ils n’ont qu’à aller leur donner ce vaccin.


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