Les plaies sont restées ouvertes, les blessures encore saignantes, les frustrations toujours cumulées dans l’Université sénégalaise depuis la disparition tragique du Frère Fallou SENE le Mardi 15 Mai 2018. Il n’y a eu que des problèmes différés et rien de concrètement et définitivement résolu.
Dans la volée des mesures prises juste pour calmer des ardeurs et non dans un esprit prévoyant, on eut que des promesses non tenues, et toujours les mauvaises personnes à la mauvaise place. Par conséquent, on n’attendit même pas que le martyr reposât dans sa demeure pour que les grèves reprissent de plus horrible.
J’ai envie de dire, sans porter de gang qu’on en a marre de ses déclarations politiciennes qui ne sont que des entournures qui vitriolent notre patience et n’ont que faire des urgences qui ululent dans les amphis de l’enseignement supérieur. C’est aberrant de constater que chaque année, les mêmes problèmes sont posées à la table, et aucune solution durable n’est proposée in fine.
Le Professeur Bourse ne vient pas ou vient en retard. Certains étudiants poursuivent leur parcours sans jamais faire un module de Logement quant à la restauration, elle est mal programmée mettant les ventres en session de rattrapage.
Il y a juste deux semaines, en rentrant chez moi vers seize heures, j’eus l’impression que l’avenue Cheikh Anta DIOP était en réfection, et je me posais la question sur la pertinence de tels travaux sur une route qui était encore neuve. Mais effectivement, elle n’était pas en réfection, elle était juste remplie de gavions, de poussière à cause des pierres lancées par les étudiants. Encore en grève !
Je pense que je passais au moment d’un armistice temporaire entre les étudiants et les policiers. Ces derniers étaient dans leur camion, protégés jusqu’au cou avec leurs matraques et les étudiants, aguerris à l’art de recevoir les lacrymogènes, étaient sur le point de reformer les premières lignes de front. Ils réclamaient quoi ? LA BOURSE. Nom de sa Majesté.
Derrière les lignes de ce laxisme manifeste, je lis la volonté de nos décideurs de maintenir pour les étudiants des cours magistraux en Science de la Grève et des travaux dirigés en adaptation anatomique au lacrymogène et en art de lancer des pierres. Sacré curriculum !
Comme le futur du pays serait entre les mains des étudiants d'aujourd’hui, au lieu de nous faire émerger, je pense plutôt qu’avec leur diplôme en Ingénierie de casse-bus et lance-pierre, ils seront là, simplement pour entretenir le régime de la médiocratie qui s’est déjà très bien installé. Et pourtant reconnaissons-le, les décideurs d’aujourd’hui sont les principaux responsables, voyez-vous, il n’y a pas pire aberration que de politiser un poste si sacré que celui d’un recteur ou d’un directeur de COUD.
15 Mai 2018-15 Mai 2019, un an déjà Fallou SENE n’est plus, il est parti pour la cause estudiantine mais la question qui hante encore est la suivante : combien de sorts truqués, d’itinéraires déraillés et de Fallou auront-nous encore pour que cela cesse ?
Les larmes encore chaudes, même la terre de Sanar attend que justice se fasse !
Patherson
C’est triste