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"Politisez-vous ! ", la note de lecture

Politisez-vous !

Ouvrage Collectif

Des origines différentes, des sensibilités diverses et des horizons particuliers ne peuvent partager l’agora que sur des thèmes qui menacent la cité comme la dépolitisation de la jeunesse.

Avec une manière sale de faire la politique, sur la piste de la corruption et la poussière tuberculeuse du laxisme, sous le chaud soleil de toutes les bassesses à l’encontre de l’éthique ; le constat est unanime : le système est essoufflé.


Cependant, ce projet audacieux de redresser la barre ne se fera pas dans la lamentation et la victimisation stérile, ni non plus avec les tranquillisants de l’attentisme. En réalité, l’abandon et l’attitude du spectateur sont les faces de la pièce d’un défaitisme coupable.

Dès lors, rentrer en politique est nécessaire pour une refonte et reconstruction de la machine. Ne pas être politisé à dissocier de « ne pas faire de la politique » c’est placer une équation de l’avenir entre les mains d’autrui et n’avoir aucune idée du « comment il va la résoudre ». Cette « indifférence mène à la paralysie collective » s’indigent les auteurs.

Ils renchérissent sur l’ingrédient essentiel de leur entreprise et entonnent en choeur: « être politisé c’est connaître les enjeux du vivre-ensemble, être au fait des rapports de domination au sein de la société, chercher à se donner les moyens d’être à l’abri de toute forme de manipulation ».

LA POLITIQUE POUR INAUGURER DE NOUVELLES UTOPIES, c’est avec ce boubou qu’Hamidou Anne entre le premier dans l’agora encore calme. Il va rompre très vite ce calme car il crie fort le fait que la dépolitisation est un mal de nos sociétés.

En effet, les pères des indépendances ont eu le mérite de lutter pour la libération et la construction de nos nations, mais un faux départ leur est imputable. Et ils ont laissé aux commandes des héritiers sans visions, ni actions transformatrices. C’est en partie l’explication d’une démission massive.

Mais rappelons que la socialisation politique est le résultat à la fois d’une contrainte imposée par certains agents sociaux, mais aussi d’une interaction entre un individu et son environnement. Elle ne se réduit pas à la transmission d’une culture politique mais à la formation d’une identité partisane. Dès lors il devient important d’insérer dans une matrice unique de politisation de la société, les préoccupations diverses et disparates. Et ce travail est bien du ressort de la puissance publique.

En outre, les intellectuels, censés être un bouclier dans ce combat, donnent de la migraine pour avoir déposé leurs lettres de démission sur le bureau de la désertion. Le schéma est déjà clair : « la politique et l’action publique ne font plus rêver ».

La puissance publique est affaiblie par le néocolonialisme, le néolibéralisme, des « ismes » qui ont bouché tous les prismes, la démission des élites et les mensonges. Au milieu de ce scénario, c’est l’expert qui y trouve son compte car tout est statistique. On veut tout donner en chiffre alors que le bonheur dans sa sensibilité discrète et sa simplicité subjective ne s’évalue pas avec des chiffres comme outil car la vie ne peut pas être un objet mercantile, sinon c’est une vie vide et fausse. Donc il nous faut l’assainissement de la puissance publique pour la réalisation de l’impossible.

Ainsi fut-il, c’est la financière et stratège Ndeye Aminata DIA qui part au tableau et titre sa leçon en ces mots évocateurs : SE POLITISER POUR SERVIR. Silence ! Le cours commence.

On s’adresse à qui ? A une génération connectée, qui ne comprend que start-up, innovation, et business. Et son maitre mot reste l’entreprenariat. Alors, toujours le doigt sur le clavier, cette jeunesse sera difficile à convaincre sur le fait que «la politique est un devoir, que le service publique est une monnaie rendue à la nation, et que l’Etat est à chercher dans les profondeurs de notre imaginaire ».

Tous les jeunes rêvent de ce changement, mais personne ne voit en la politique la clef. Il y a certes une certaine jeunesse qui montre le feu du militantisme dans le cœur, mais aujourd’hui il se développe de manière dangereuse dans la conscience une banalité qui dicte que la politique ne sert à rien. En vérité, « désespérer de la politique, c’est désespérer de l’homme ». La disparition de la politique sonnera le glas de la foi en l’homme et de sa capacité à construire un système où chacun se sentirait épanoui.




Ici, c’est un mathématicien, Youssou Owens Ndiaye qui prends le relai et pose l’équation en ces termes : LA POLITIQUE EST UN GENEREUX GESTE D’AMOUR.

L’équation est posée comme une maladie sans nom car l’inconnue est désignée par consensus : la politique et les Hommes politiques.

Malheureusement, il y aura beaucoup de sous-moyennes dans ce devoir car la politique est une noblesse de cœur et d’esprit et le peu de vertu des Hommes ne l’affecte aucunement. Alors, en corrigeant le devoir, le professeur nous met sur la voie d’un engagement massif des profils vertueux. En effet, il faut de l’audace pour rompre avec des arrivistes qui roulent carrosses sur le dos des opprimés.

La faillite des secteurs clés comme la privatisation de l’éducation, la santé aux mains d’ONG, explique le déclin de l’Etat. Correction de la suite au prochain cours, ne le ratez surtout pas !

Eh bien la scoute et politologue Tabara Korka Ndiaye a préféré nous emmener sur le terrain et féminiser le discours : CONJUGUER LA POLITIQUE AFRICAINE AU FEMININ dicte-t-elle.

Les femmes ont très tôt investi le champ politique et porté le combat des politiciens avec leur force de mobilisation. Mais l’alarme de ce jour sonne avec ces notes : il est temps que les femmes ne soient plus des caisses de résonnance de leaders masculins ou des actrices de secondes zones.

Ce pas est sine qua non car les partis politiques ne se battent pas pour les droits des femmes et il leur faut cette position dans les hautes sphères de décisions pour juguler ces fléaux sociétaux dont elles sont les premières victimes. Sans cela, tous les acquis dans ce combat surtout sur le plan juridique ne seront que poisson sur le sable. Alors, les jeunes, engagez-vous dans la politique et défendez-y les droits des femmes afin d’améliorer le sort des mères et des filles. Il ne faudra pas esquiver la formule importante : poser le débat sous tous les angles.

LA POLITIQUE AU SECOURS DE LA JUSTICE : Racine Assane Ba le journaliste propose un plateau dans lequel chacun prend sa part et laisse aux autres la leur. Il insiste sur le fait que le danger ne vient pas des malfaiteurs mais de l’inaction des spectateurs.

Dès lors, la politique est le fer de lance pour la conquête et la préservation de la justice sociale. C’est par la politique que le droit servira la justice, « fondement d’une nation de progrès ».

Pensant tomber dans un match de football avec un « IL EST ENFIN TEMPS DE JOUIER COLLECTIF », la sociologue Fanta Diallo nous invite sur scène avec le chanteur Jacques Dutronc. C’est le désenchantement à la guitare, la déception à la batterie et la désillusion à la flûte sur la scène d’une politique désespérante.

Après cette prestation qui montre la face de la politique comme étant le dernier intérêt de la jeunesse, la distance est bien tracée par Anna Arendt qu’elle nous convoque : « la politique, dans notre siècle, est presqu’une œuvre de désespoir, et j’ai toujours eu la tentation de la fuir en courant. »

Au milieu d’un florilège de promesses qui mènent presque toutes à la déception, elle brandit le drapeau du « Militantisme local », un engagement qui ne doit pas être de circonstance mais inspiré de valeurs sûres.

L’ingénieur géologue peut donc arriver, Fary Ndaw plante profondément son arbre et l’arrose d’un élixir : LE COMBAT POUR L’ECOLOGIE EST EMINEMMENT POLITIQUE.

Sous le poids des péchés commis contre la terre, il rappelle quelque chose à retenir : le dogme de la croissance infinie dans un monde fini a conduit au prélèvement abusé des ressources.

Pourtant, il démontre que l’éco-logos désigne étymologiquement la théorie de la maison alors que l’éco-nomos désigne l’organisation de celle-ci. Donc l’économie doit partir de l’écologie pour avoir les vraies bases de son déploiement sur le terrain. Cependant, il nous fait remarquer que « l’économie politique a créé son propre cadre théorique, et s’est coupée de toute la complexité qui régit la nature dans laquelle elle se déroule. »

Donc, il est primordial de redonner à l’écologie son rôle de matrice vis-à-vis de l’économie. La migraine qui tourne nos têtes vient de la soupe politique, il faut cuisiner à nouveau cette soupe et la partager par la louche de l’engagement, sur le plateau d’un vœu de responsabilité et le poète vous promet, la LIBERTE comme dessert.

Fatima Zahra SALL la juriste, pourra bien plaider sur ce point : L’ENGAGEMENT POLITIQUE EST UN VŒU DE RESPONSABILITE ET DE LIBERTE.

Les jeunes ne doivent pas être d’éternels talibés du chef de partis, des muscles pour servir d’agitations acerbes. Donc le jeune qui veut échapper à cette servitude, il doit savoir le sens de son vœu d’engagement, et se fixer le dessein suprême de servir l’intérêt général.

Le suivant, l’exilé de Terre Ceinte, Mouhamed Mbougar Sarr a eu des problèmes avec les milices de la Fraternité, mais heureusement, il est arrivé sain et sauf et l’auditoire l’attendait pour qu’il fasse sa prestation articulée autour du DEGRE ZERO DU POUVOIR.

Il montre d’abord que le peuple n’existe politiquement que dans les urnes.

Mais pour nous sortir de cette illusion qu’on peut exister sans être politisé, il lui tient à cœur de mettre en exergue les déclinaisons sémantiques du politique et de la politique. Le politique crée le lien, la relation entre les hommes, la politique définit la direction de la courbe du rapport créé. Ainsi il propose comme solution l’entreprise de REPASSIONNER LA CITOYENNETE car pour lui : « l’individu qui cède à la passivité et au renoncement de son privilège politique est la première victime de son désespoir et le premier responsable de celui des autres. Il vide de sa substance sociale et politique le concept d’Ubuntu « je suis parce que nous sommes » en « je tente d’être sans que nous soyons ».

Le témoin pour le sprint final sera entre les mains d’Abdoulaye SENE, et il fait le bon choix, le bon départ car il prend UN CHEMIN VERS LA MONTEE EN HUMANITE.

Il fustige les discours de fantasmes et de rêveries dans les tours d’ivoires. Il critique aussi un optimisme qui n’a pas sa place dans ce terrain si nous sommes réalistes.

Proposant l’HUMAIN au centre, il est ferme sur le fait que pour le servir, l’engagement politique est l’arme la plus aboutie. C’est un devoir d’engager une rupture radicale pour servir LOYALEMENT nos pays.

Collectivement, ils ont collecté les condiments qui concocteront la classe politique de nos rêves.

Faisons ce travail à un niveau individuel pour vivre pleinement cet ouvrage qui vient à son heure.

Politisons-nous !

Pathé DIEYE

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