"When passion meets work, work becomes a hobby"_ Aniekee Tochukwu EZEKIEL
Nous avons tous une ou des passions. Du moins, nous avons tous quelque chose qui nous fait vibrer, une activité dans laquelle, lorsqu’on est y plongé, on ne sent pas les aiguilles tourner.
Toutefois, nous n’avons pas tous la chance de faire de notre passion un travail.
Maintenant la question que pose cet article est de savoir comment entretenir la flamme de sa passion, ne pas la perdre de vue si on est très occupé par les études, le travail et pour certains, les deux à la fois.
Je pense ici à Aïcha, elle fait son master en gestion, travaille dans un hôtel de la place et est passionnée par la peinture.
Je pense à Ameth, il est consultant, et son travail lui prend beaucoup de temps et à côté, il est batteur dans un orchestre.
Je pense à Evelyne, étudiante en médecine, en train d’écrire sa thèse, de faire des heures à l’hôpital et fait du slam-poésie.
Ces trois personnes ont un dénominateur commun. Elles sont grandement passionnées par cette autre activité qui n’est ni leur travail, ni leurs études.
Peut-être me diriez-vous qu’elles devraient tout laisser et aller se consacrer à leur passion. Il faut juste signaler que la passion ne garantit pas à tous les coups un salaire et on a besoin de gagner sa vie.
Pour certaines personnes aussi, elles ont fait le choix de ne pas faire carrière dans ce qu’elles appellent leur passion, mais d’en faire le havre où elles se soulagent, se requinquent après de longues heures de travail.
Dans ce cas de figure, le problème principal qui se pose est clairement le manque de temps à consacrer à sa musique, sa peinture, son slam etc.
On me dira de la faire après le travail, mais après une journée de labeur, on est souvent exténué. Pour un slameur, je peux assurer qu’un esprit fatigué ne peut pas retenir un texte, un corps fatigué ne peut donner toute l’énergie que requiert une présence scénique réussie.
Voilà pourquoi, avec le temps, nous sommes nombreux à voir s’effriter sur les parois du temps ce qu’on aime faire tout en se laissant noyer dans le travail. On laisse cette activité s’éloigner et s’écrouler sous le poids des responsabilités familiales et professionnelles.
Je ne suis guère un coach en time-management, mais un vécu et une préoccupation longue autour de ces interrogations m’ont poussé à en parler et de me rendre compte que je n’étais pas seul dans la situation. J’aimerais ici partager quelques astuces pour parvenir à sauver nos passions face à l’étranglement des engagements académiques et professionnels.
· D’abord, il faut apprendre à éviter le prétexte de l’évidence consistant à dire « je n’ai plus le temps ». Il s’agit d’un rouleau compresseur contre lequel il faut se battre, autrement, on installe dans notre esprit les mécanismes de l’abandon. On commence à reporter les séances, et au fur et à mesure, on peut même arriver à ne plus avoir de l’énergie à consacrer à cette activité et l’enthousiasme qui nous animait nous quitte.
· Ensuite, il serait une bonne astuce de se fixer dans la semaine un jour et une heure pour cela. Ce n’est pas évident de le faire puisque pour quelqu’un qui écrit, l’inspiration peut venir n’importe quand. Toujours est-il qu’il demeure important de voir que dans sa vie, il y a du temps qui reste pour faire sa passion. Il faut conquérir ce temps pour soi et le protéger contre tout.
· Mieux encore, il faut inscrire son activité dans une chose plus grande que son individualité. Intégrer un atelier de slam, un orchestre, un club de peinture qui a des séances hebdomadaires en groupe peut nous motiver. En faisant partie de quelque chose de plus grand, avec un peu de contrainte, cela pourrait nous pousser à pratiquer un peu et régulièrement.
· Il faut aussi pour quelqu’un qui travaille et/ou étudie garder à l’esprit que cette passion qu’il a doit continuer à l’accompagner car c’est ce qui peut l’aider à décompresser, à se sentir bien avec lui-même et à s’épanouir.
· Dans notre environnement professionnel, il y a souvent des after-works, il est possible de profiter de ces moments entre collègues en improvisant une scène pour partager votre passion et montrer une autre facette de vous-même.
· Si notre passion n’est pas notre métier, une autre alternative consiste à chercher un métier qui lui est proche. Par exemple, beaucoup de slameurs se sont fait de belles voies dans le monde de la communication. L’exemple de Al Fàruq, que la terre lui soit légère, était très pertinent dans ce sens. Après des études en géographie, il s’est retrouvé dans le monde du marketing. Il avait en effet, grâce à son slam, l’éloquence et la facilité de manier les mots pour se faire sa place dans ce monde.
Des individus peuvent avoir des talents qui leur exigent d’assumer leur particularité comme une touche qui les rend unique ; autrement, ils sont condamnés à subir les clivages établis. Les structures ne les ont pas prévus, c’est à eux de montrer que leur touche peut changer les choses. Parfois, vous n’avez même pas cette place pour juste leur montrer, c’est là qu’il faut apprendre à arracher.
C’était une note d’espoir et de courage pour finir. Lol…
Merci pour le partage
J’ai découvert ton blog récemment, ce texte m’a particulièrement marqué Parceque je me suis sentie concernée . Passionnée d’écriture mais je n’ose pas toujours me lancer
Merci pour ce que tu fais