Veulent-ils construire une nation de lâches, une nation où les enfants du pays ont finalement toutes les raisons de prendre l’indifférence comme arme pour se protéger contre l’ingratitude et la trahison orchestrées par des dirigeants amnésiques, sans scrupule, malhonnêtes, inhumains ?
Veulent-ils lancer à la jeunesse un message leur disant : « ici, on ne décore pas les héros, on les humilie devant la population. Ici ceux qui ont tout donné pour l’honneur du pays sont dépossédés d’une chose qui n’a pas de prix, leur dignité. Ici, ceux qui ont tout donné au pays pour rester bredouilles, sans rien pour eux-mêmes, voient leur famille trainée dans la boue, tout en larme et dans l’angoisse » ?
Le 30 septembre 2020, 79 familles d'anciens militaires ont été expulsées de leur maison à travers une opération musclée exécutée par les forces spéciales, la gendarmerie et le bataillon des sports.
Pourtant, ce sont des familles de soldats qui ont servi le pays, parmi eux des blessés de guerre devenus invalides et des morts au combat. Ce sont les soldats qui ont laissé leur vie en Casamance, un membre au Golf ou au Libéria, et aujourd’hui, à la place des décorations et des politiques de réinsertion, ils sont exclus et brutalisés.
Quelle est la politique de l’armée dans l’accompagnement des familles des victimes de guerre ? L’armée du Sénégal n’a-t-elle pas les moyens de bâtir des logements sociaux pour ceux qui ont construit sa légende de « Jambaar » sur les théâtres d’opération ?
Comme toujours, ce pays n’a pas de politiques à long terme avec des stratégies claires pour prendre en charge ces questions. Je pense qu'un blessé de guerre qui a dû écourter sa carrière mérite un soutien de la part de l'Etat. Pire, ici ces Hommes courent derrière leurs indemnités. C'est juste écoeurant.
Les politiciens misent sur la réaction, comme ils ont des marteaux, ils pensent que tous les problèmes sont des clous.
Promenez-vous au Terme sud à Ouakam, vous y verrez de jeunes enfants qui n’ont jamais vu leur père. Ces pères qui ont perdu la vie pendant qu’ils étaient encore dans le ventre de leur mère. Vous y verrez des veuves qui ont fait de l’incertitude leur quotidien. Ces terres que l’armée veut accaparer sont pour ces enfants un refuge, ce havre où chaque matin ils gambadent sur leur innocence espérant que ressuscite le Jambaar qui est leur papa. Je me fiche de ce qu’en dit la justice et de leur verdict, il est question ici de dignité humaine et du sens de la reconnaissance d’un sacrifice qui n’a pas de prix. Ces soldats devaient compter des maisons mais non quémander une parcelle à habiter.
« On nous tue, on ne nous déshonore pas », telle est la devise de l’armée, et malheureusement, c’est un soldat qui a déshonoré les soldats. Ce soldat est bien le chef d’état-major général des armées Birame Diop. Monsieur Diop, avant de vous reconnaitre ses galons, je vous demande de retourner réapprendre que commander ce n’est ni être devant, ni être derrière, c’est porter ses hommes. Allez-y faire un stage aux côtés du Général Babacar Gaye, et allez apprendre le sens du sacrifice de soi pour ses hommes aux côtés du Général Pierre de Villiers, l'ancien chef d'état-major des armées françaises qui a démissionné en Juillet 2017, et prenez le soin de lire ses ouvrages, « Servir » et « Qu'est-ce qu'un chef ? ».
M. DIOP,
Je ne sais pas quel sens vous donnez à vos étoiles et à votre mission, mais depuis votre arrivée à ce poste, vous ne faites que de la politique au sens boueux du terme car vous distribuez des enveloppes d’argent au soldat pour qu’on dise que vous travaillez alors que ceux et celles qui vous connaissent savent que vous êtes un monstre qui cherche à tranquilliser sa conscience ?
Vous avez gaspillé de l’argent dans des actions qui n’ont pas d’impact, sinon un bonheur éphémère. Si vous rassembliez tout cet argent, vous auriez des logements sociaux dignes de ce nom pour les anciens militaires. Je vous rappelle que parmi ceux que vous avez humilié, il y a vos anciens de l’armée de l’air.
Monsieur le Président de la République, chef suprême des armées, si vous fermez les yeux sur ce drame, attendez-vous à une mutinerie et ayez la grandeur d’assumer vos responsabilités.
Il y a une meilleure manière d’être utile en réglant ces urgences au lieu de faire le saltimbanque à dire et à dédire devant un peuple dégouté.
Au péril de leur vie, ils ont combattu
Donné leur jeunesse et leur force
Sacrifié vie de famille et amour
Honte à qui les déshonore.
Patherson
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