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N'attendons pas des miracles!

Je pense que c'est le grand moment pour l'État de se montrer fort. Que cet appareil, monopole de la violence physique légitime au sens wébérien, prenne des mesures claires et les fassent appliquer. Un Etat fort? Avant de verser dans l'amalgame, je parle d'un Etat qui compte sur sa détermination politique et sa volonté d'atteindre un objectif, ici, celui de protéger les citoyens.

Nous avons, au Sénégal, cette fâcheuse tendance à faire de la comédie sur tout, une attitude qui atténue la hantise des masses certes; et beaucoup d'entre nous se croient plus croyants que n'importe qui. Encore une fois, l'État doit être fort pour faire annuler tous les rassemblements, souvent religieux, que ce soit "gamou", "magal" , "ziar" , " dahira", pèlerinage jusqu'à nouvel ordre. Ce n'est pas parce que nous avons pu guérir deux cas, qu'on va en conclure que tout est gagné. Prions pour ne pas dépasser ces proportions car nous sommes encore loin d'être des champions en système de santé et des pays de loin plus outillés avouent leur impuissance face à la vitesse de propagation de la maladie. L'Italie a fait appel à des médecins à la retraite en renfort et demande de l'aide, car dépassée par la pandémie. Ce soir du 12 mars, le chef d'État français a annoncé la fermeture de tous les établissements à partir de ce lundi. En plus, la République Islamique de l'Iran qui a désormais dépassé la barre des 10.000 personnes contaminées, demande aujourd'hui de l'aide au FMI. Donc, tout ce qu'on peu prendre comme mesure de précaution doit être appliquée sans négociation à la limite. Le lieu le plus saint de l'Islam qui est la Kaaba a été fermé et la omra a été suspendue. Même le Vatican, lieu saint pour les chrétiens et considéré comme un musée, accueillant six millions de visiteurs par an, a fermé ses portes depuis la détection du premier cas.

Donc si on nous demande d'annuler nos manifestations religieuses, on doit coopérer pour l'intérêt général.


Crédit photo: www.lefigaro.fr


Une vue de la place Saint-Pierre au Vatican. Le 10 mars 2020. REUTERS/Guglielmo Mangiapane (site Rfi)

Je ne pense pas que celui ou celle qui se fera contaminer par ce Covid-19 va aller voir le marabout qui va prier pour sa guérison, il ou elle ira à l'hôpital. Donc, respectons de grâce les directives des personnels de santé et modérons le trop de "masla" sur des questions aussi sérieuses.

Les chefs religieux aussi ont leur devoir de guides et de citoyens à assumer. Certains fidèles les considèrent comme leur dieu sur terre, d'aucun par ignorance les mettent à la place même du prophète. Comme leurs voix comptent, leur influence pèse, il faut qu'ils prennent les responsabilités de parler à ces pèlerins imprudents qui penseraient que la foi aveugle est la meilleure précaution face au virus.

Un geste à saluer est la sortie du Khalife des Mourides qui a donné une enveloppe de 200 millions pour aider l'Etat et se dit prêt à se plier à la décision que celui-ci jugera meilleure pour les évènements à venir.

Dans ce sillage, un Etat pour être fort, doit paraître crédible et cohérent dans sa ligne de conduite. On ne peut pas prendre des mesures en interne, et laisser des touristes venant de pays largement touchés, rentrer dans le territoire sans un dispositif de contrôle performant à l'aéroport. C'est ce qu'il faut entendre par l'autorité de l'Etat, car il s'agit aussi de cette capacité à dire non à un avantage économique quelconque afin de préserver les populations d'un fléau.

Pour une fois, j'ai envie de dire bravo à Trump, pour avoir suspendu tous les voyages provenant d'Europe malgré la chute de la bourse. "J'ai décidé de prendre des actions fortes mais nécessaires pour protéger la santé et le bien-être de tous les Américains" a-t-il déclaré.

Il faut aussi que les journalistes donnent la parole aux personnes bien informées et qui comprennent bien ce qu'il en est de ce virus, au lieu de tendre le micro à n'importe quelle personne qui se présenterait comme virologue en herbe, pantin en blouse pour proférer des bêtises et augmenter la psychose collective.


Ce bilan proposé par La Tribune avec AFP nous rend compte assez de la gravité du fléau: "Depuis l'apparition du nouveau coronavirus en décembre, 124.101 cas d'infection ont été recensés dans 113 pays et territoires, causant la mort de 4.566 personnes, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi à 17H00 GMT."

Il serait bien que les sénégalais prennent leurs responsabilités individuelles et collectives avant de demander à l'Etat de faire son travail. Si cette responsabilité individuelle était bien ancrée, doublée d'esprit de civisme, cela empêcherait à ce fameux modou-modou de rentrer d'Italie pour contaminer cinq membres de sa famille. En plus des deux cas en traitement, à cause de lui seul, on a atteint huit cas au Sénégal.

L'Etat aussi est dans l'obligation d'assurer une fonction qualifiée de régalienne. N'attendons pas de miracles pour nous sauver alors que nous pouvons au moins observer les règles d'hygiène de base préconisées par les acteurs de la santé.

Rappel:

 
 
 

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