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Le grand malentendu

Les peuples n'ont pas tout le temps les mêmes combats. Et si on voit un même combat ou un idéal porté par plusieurs peuples, ils n’en ont pas toujours la même vision. Les paradigmes ne sont que des contenants et les contenus varient selon la trajectoire et la culture des pays.

Et surtout, porter un combat ne doit pas être une injonction envers un peuple.


Tout le monde aime la liberté mais il n'existe pas une définition universelle de la liberté. L'acception change d'une culture à une autre. Et même d’un individu à un autre. Donc nous ne pouvons pas avoir les mêmes combats, et le combat que vous voulez universaliser ; on s'en tape le penalty. Que Gana tire!


Vous êtes pressés de convoquer la Déclaration universelle des droits de l'homme mais ce texte est loin d'être universel car lorsqu'on l'adoptait, certains pays étaient sous colonisation. Le paradoxe, rappelons-le, les premiers pays ayant confectionné le texte faisaient l'apologie de la paix, de la liberté en tenant en otage d’autres pays comme eux. La grande comédie de l’histoire! Des esclavagistes et des colonisateurs qui venaient de se rappeler que les Hommes naissent libres et égaux.


Ce texte est un vœu humaniste mais son interprétation transpire une vision du monde portée par une minorité. À l'époque on avait nié à des civilisations entières le droit d'exister, d'être différentes.

L'idéal d'universel ne pourrait advenir si on a des libertés à deux vitesses, si la légitimité d’un combat se juge et se mesure selon la bien-pensance d’une minorité.

Il ne peut voir le jour si la vision du monde de certains est portée par les médias dominant et qui s’impose à coups de lobbying pour faire des avis et convictions des autres, des accessoires.


L'universel se fonde sur un consensus et il ne peut se définir en portant le regard sur une seule direction. L'universel exige la diversité, l'humilité d'accepter qu'on n'est pas le centre du monde.

Lorsqu’une idée est imposée comme un dicktat, où est la liberté criée à hue et à dia? La liberté existerait-elle en plusieurs modèles; du haut de gamme, du bas de gamme etc.?


Il se pourrait que nous marchions tous vers un droit universel, une liberté ou une forme de liberté en laquelle chacun se reconnaîtrait mais c’est à condition de parachever le “décentrement du monde” concept cher à Souleymane Bachir Diagne, pour un “universalisme horizontal”, nous l’empruntons au philosophe Merleau-Ponty.


Faire humanité ensemble n’est pas une révélation qui tombe du ciel, c’est une construction qui se fait dans la rencontre et l’acceptation du fait que l’autre à son mot à dire, une conviction à respecter. Pour le reste, ça sent la propagande et l’acharnement. Et quand à ça pue fort, ça étouffe. Une autre atteinte à la liberté. Retour au milieu de départ.



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