La mayonnaise prendra-t-elle?
- Patherson
- 24 févr. 2020
- 2 min de lecture
Je ne me sens pas surpris du tout par les résultats provisoires de l’élection présidentielle au Togo. Qu’il y ait bourrage d’urnes ou pas, si le président sortant Faure Gnassingbé est réélu avec un score avoisinant plus de 72% alors que pour les élections de 2005, 2010 et 2015 il était toujours entre 50 et 60%, et ce malgré son bilan mitigé sur tous les plans, je pense que le problème c’est que le citoyen qui vote a un problème. En suivant les contextes politique, économique, social, culturel, et sur les droits humains, il n’y a pas de quoi applaudir pour le retour de ce régime.
Si les citoyens décident de voter en masse pour Faure, cela me rappelle l’univers décrit par Georges Orwell dans son roman 1984. Les personnes vivent dans l’oppression et le déni de leurs urgences existentielles, mais considère cela comme la norme. La faiblesse est confondue à la force, l’injustice à la justice, le mensonge à la vérité. Les citoyens sont dans une dystopie où ils se complairaient à toujours voter pour la mauvaise personne, et de se lamenter encore pendant tout le mandat.
Encore une fois 2020 est une année électorale en Afrique avec une douzaine de scrutins prévus, le dénouement de ces rendez-vous électoraux en dira long sur le niveau de la démocratie en Afrique, et témoignera de la maturité ou non des citoyens. Et bien sûr, ce sont des messages forts qui seront lancés aux autres pays du continents.
Je vais prendre le café, je reviens dans un instant.
Qu’est-ce que je disais même ? Hier encore, trois soldats maliens ont succombé des assauts des terroristes dans un camp militaire à 100 km de Tomboctou. Pas une semaine ne passe maintenant sans que ce pays voisin ne soit en deuil. Habitués sommes-nous de ces bilans chiffrés, nous ne sommes plus choqués. Il semblerait que l’Homme se familiarise à tout. Dans un espace-temps où tout est éphémère et instantané, on consomme les informations de la terreur, limitées à leur dimension de bilan uniquement, et on tourne la page. Presque indifférents à tout cela, on constate les dégâts sans pitié, ni empathie, encore moins de la compassion. Cela signifie que notre dimension la plus humaine est, elle-même, affectée par ce fléau. Même si nous ne sommes pas des victimes directes, notre aptitude humaine à ressentir les blessures de l’autre est à compter dans le bilan car nous la perdons petit à petit.
Et encore une mouche dans le lait, un africain déclaré persona non grata en Afrique car il défend une cause africaine.
Vous me demanderez la logique qui lierait ces scènes, je ne vois pas moi-même, mais il y’en a bien sûr. Bref c’est la capture sens dessus dessous de notre actualité.
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