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En guerre ou en pénurie d’eau, Général Covid n’épargne aucun pays…

Cette situation de peur et d’angoisse permanentes nous permet juste de deviner à peu près ce que vivent les populations dans les pays en guerre au jour le jour. Les mesures de confinement et cette chape de plomb de panique nous disant que cela peut être notre tour à tout moment, nous donnent une idée du quotidien des habitants de Kaboul, d’Idlib, de Sanaa, de Khartoum, ou encore à Mogadiscio.

Cela nous donne une idée à moins que nous soyons encore dans le déni ou l’ignorance.

La Syrie est en guerre depuis neuf ans et selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) 384.000 personnes[1] y ont succombé. Le pays est morcelé, des populations sont déplacées et les droits de l’homme sont violés. On devine déjà que le système de santé est à genoux et le simple fait de détecter des cas de coronavirus ne sera pas facile.

Avec ces 21 cas confirmés actuellement, l’Afghanistan est un pays en guerre et est frontalier au troisième pays le plus touché par le virus après la Chine et l’Italie[2], notamment l’Iran.

Accueillant quelques 16.500 militaires venus de 38 pays, aujourd’hui l’Afghanistan est dans une situation politico-militaire tellement critique que même certains dirigeants du pays ont plaisanté sur le fait que le système de santé était si mauvais, le pays étant déjà tellement infesté de germes et de bactéries, qu'un nouveau virus envahissant ne pouvait tout simplement pas aller bien loin.

Cœur blessé du monde, État failli, voie privilégiée pour les mafieux, hors du classement de l’Indice de développement humain des Nations Unies[3] avec ses indicateurs isolés, ravagée par la milice terroriste Al-Shabaab, qui est parmi les groupes les plus meurtrier dans la corne de l’Afrique, la Somalie est presque un État effacé de la carte. Le nom de ce pays est désormais associé à des crises humanitaires et à des bilans de morts inquiétants.



Face à ce genre de pays, qu’il y ait des cas détectés ou pas, les organisations internationales devraient mettre l’accent sur ces pays sans attendre la caution des grandes puissances puisqu’il s’agit d’une humanité à sauver. L’Organisation mondiale de la santé, le Fond Monétaire International, la Croix Rouge etc., ont l’obligation d’intervenir en urgence dans les pays en guerre pour redresser leur système sanitaire.

Il est important de penser à ces pays, de les reconsidérer car on a tellement entendu des attentats et crises dans certains pays comme l’Afghanistan que leur terreur ne choque plus. Un attentat en Syrie aujourd’hui sonne comme un « il est midi ».

Non seulement la pandémie nous donne une image du vécu des populations vivant dans ces régions, mais elle redonne à la communauté internationale, particulièrement les OI, des raisons d’agir dans l’urgence en faveur de ces individus, qui ne font que continuer des épisodes de panique. L’arrivée du virus même peut être considérée comme une événement secondaire car l’état des lieux est déjà grave.

Maintenant, un simple regard prospectif nous pousse à penser aussi qu’au moment où le monde est concentré à combattre les bataillons du Général Covid-19, les milices terroristes au Mali, en Somalie, au Nigéria, en Syrie ou encore en Irak peuvent profiter du temps pour se régénérer, affiner leur stratégie et malheureusement paraître plus légitimes face aux populations car les États seraient davantage en décrépitude. Mais aussi, ils peuvent garder leur longueur d’avance sur leur modus operandi afin de continuer à nous surprendre.

En outre, au plan national, au Sénégal, il y a un point très important qui n’a pas forcément de lien avec ce qui est développé en amont, mais qui nous interpelle tous, ainsi que des pays comme nous.

Il y a en effet, un véritable combat qui se mène au niveau de la sensibilisation pour consolider la prévention et la protection des populations.

Mais, tout cela nous permet de nous remettre en question sur les structures publiques et leur performance sur le « déjà là ».

On demande aux personnes de se laver fréquemment les mains alors qu’il y a des zones dans le pays qui restent une à deux semaines sans eau, d’autres plus chanceux profitent de la nuit pour remplir leurs réserves. Dans la plupart de ces milieux, la priorité des familles n’est pas d’avoir de l’eau pour se laver les mains, mais ce qu’elles peuvent réserver pour la cuisson et la boisson.


Si on élargit la loupe pour rendre compte de la situation de la région, on s’aperçoit que la moitié de la population mondiale n’ayant pas accès à l’eau et à des services d’assainissement se trouvent en Afrique subsaharienne. Encore faudrait-il rappeler que les enfants et les vieillards sont les plus vulnérables face à la pandémie, quelques 180.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année – soit à peu près 500 par jour – en Afrique subsaharienne à cause de maladies diarrhéiques imputables à l’absence d’eau potable.

Ce virus dans un certains sens, aussi malheureux soit-il, nous permet de prendre au sérieux les urgences concernant les systèmes de santé, l’éducation civique, et les problèmes d’assainissement qui sont de plus en plus sérieux même dans la capitale.

Au niveau global, il nous donne une idée de combien on a négligé notre humanité pour mettre en avant le gain économique. Cela nous rappelle l’importance de remettre l’homme au centre de nos formules de croissance et des projets politiques.






Sources

[1] Le conflit en Syrie a tué 384.000 personnes en neuf ans, 20 Minutes avec AFP, https://www.20minutes.fr/monde/2739935-20200314-conflit-syrie-tue-384000-personnes-neuf-ans [2] CARTE - Coronavirus : quels sont les pays touchés dans le monde ?, https://www.lci.fr/international/carte-coronavirus-interactive-en-direct-quels-sont-les-pays-touches-dans-le-monde-france-chine-italie-iran-coree-du-sud-2143601.html [3] L’Indice de développement humain est basé sur trois critères : la richesse produite par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’éducation.

 
 
 

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