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Echos du chœur

Les grandes vagues de manifestations politiques en Afrique et les mouvements et voix d'activistes qui se font entendre et voir de plus en plus, de surcroît portées par des jeunes, nous lancent un message symboliquement fort. Elles annoncent le crépuscule de nos républiques princières où des roitelets, "buur en veste", curieusement marionnettes, plastronnent et deviennent des saltimbanques sur la corde de nos constitutions. Un changement de paradigme s'opère et il y a espoir que nous allons vers des moments d'hygiène politique en Afrique. La chirurgie du système est en cours...


Toutefois, ces manifestations, une fois analysée à l'échelle mondiale, nous montrent que la démocratie s’essouffle, et que le capitalisme crie son besoin d'être repensée. Alors si l'Afrique prétend être le futur, elle doit aller ingénieusement vers son temps en créant les conditions d’établissement d'un équilibre viable entre la production des ressources et leur distribution équitable, la croissance de sa population et son rapport à son environnement. 


Des scénarios concrets se déroulent sous nos yeux et nous démontrent le fait que l'Afrique doit avoir le courage de ne pas suivre, mais réinventer. Sa voie. Son temps. Son modèle.

Sur une population totale estimée à 1,2 milliard d'habitants, plus de la moitié des Africains -plus précisément 645 millions vivaient sans électricité en 2017. D'ici 2100, les estimations montrent que l'Afrique représenterait 40% de la population mondiale et il faudra leur donner de l'électricité. Aujourd'hui avec les technologies de l'information et de la communication qui mettent notre temps sur une vitesse démesurée, ne pas avoir l'électricité, c'est tout simplement ne pas être de ce monde, mais dans une planète à part. Nul besoin alors de rappeler que c'est une denrée vitale. Ce qui est drôle dans le drame c'est que les réserves d'énergie hydraulique de l'Afrique ne sont aujourd'hui exploitées qu'à 8%, selon l'Agence internationale de l'énergie renouvelable (IRENA). 

Il en est de même avec la disponibilité des ressources comme la terre en tant que principale base de l'activité économique. Les conditions climatiques notamment la pluviométrie, la montée du niveau des mers ne jouent plus en faveur de notre agriculture pluviométrique et de notre pêche. Pendant ce temps, la population augmente sans mesure d'accompagnement. La ressource se raréfie, la population se multiplie.

Lorsqu'on parle de terrorisme au Sahel, on occulte souvent ce fait qui consiste à rappeler que des jeunes en perte de repère, sans raison de vivre finalement, rejoignent les milices terroristes et/ou djihadistes qui, dans un narratif sophistiqué et bien construit leur propose ce but qu'ils cherchaient. 


Par conséquent, le véritable terrorisme provient de nos gouvernements qui n'ont que des politiques de réaction. Des Hommes politiques qui tiennent au pouvoir jusqu'au bout car ils aiment être les acteurs de fils aux fins tragico-comiques sont en train de saper des bases de notre cohésion sociale. Les tensions sont nombreuses. Mais la terreur est aussi l'absence d'Etat. Les pays développés qui prônent le recul de l'appareil d'Etat ont amorcé cela après s'être bien construits, mais nos pays se sont lancés avec des pieds d'argile. Ils sont, pour cette raison, en retard ou absent à l'appel de l'accomplissement de leurs missions régaliennes.


La réinvention de nos modèles politico-économiques passera par la prise en compte de l'effectif à bien maîtriser pour contrôler les frustrations, le terrain d'où viennent se construire les élans sécessionnistes et rebelles, une bonne gestion et distribution des ressources et une politique inclusive. 

Nous n'avons pas de problème économique à mon sens, nous n'avons pas bien géré son circuit afin de permettre à tout le monde d'avoir accès aux ressources et créer de la richesse. Le grand mal: on ne prévoit rien. 

Mais enfin, dans ce magma flou, quelque chose de très beau ou de tragique est en  gestation... Elle est décisive et c'est aux africains de décider de l'Afrique qui va en naître. 


Les échos des frustrations légitimes emplissent nos boulevards, ils font appel à l'équité, et à la justice sociale. Elles répondront. On ne sait juste pas comment...

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