Le cœur de Patrick soliloque son dilemme
Car Dija et Fatima ont fait de celui-ci un tandem
Dija ne connait pas Fatima
Fatima n’a jamais vu Dija
Mais elles aiment toutes Patrick
Et il ne sait comment il a reçu ces deux piques
Dans un muscle qui jusqu’alors
Ne faisait que battre dans un innocent confort
Fatima est une sacrée romantique
Son hijab accompagné d’une plume sensible
Avec un pas timide et le regard pharaonique
Elle aime parler de mariage et des moments inintelligibles
L’amour qu’elle mettra en faisant le café du matin
Et cette brise matinale qui assaisonne les câlins
Elle se passionne à deviner Patrick
Et déteste ses silences modiques
Quant à Dija,
Elle est pleine de vie
Nappy, elle adore les images
Elle veut connaître ce garçon
Selon elle, il a volé son cœur
Elle adore son mystère
Et compare Patrick à son père
Amoureuse de nouvelles
Elle apprécie la plume rebelle
Patrick sent quelque chose
Une sorte d’overdose
Pour toutes les deux
Mais sa raison monogame a multiplié son cœur par deux
Ce qui le terrifie
Est un sentiment dont il fait fie
Il brisera le cœur de Dija ou de Fatima
Deux filles qui s’impatientent de recevoir ses fleurs de Lilas
Il sera obligé d’être juge
Il sera peut-être arbitre
Pour un choix
Et non un contentieux juridique
Aucune d’elle n’a tort
Elles ont juste le même coffre-fort
Brouillant les codes d’un homme fort
Ne le sachant même pas
Mais ce cœur comme un orchestre de cor
Se débat dans un duel sans corps à corps
Si tu peux l’aider ; viens à son secours
Avant qu’il ne perde le cours
Il sent qu’un jour
Quelle que soit la longueur du parcours
Il dira à Fatima ou à Dija
On s’en arrête là
Assumer ces larmes qui couleront
Et cette déception sans permission
Au coin de son cœur
Chaque matin au roucoulement de l’oiseau
Au sommet de la montagne
Il entend encore timidement résonner
Ce tambour qui, toute la nuit l’a bercé ;
Formé de deux sincères « Patrick, je t’aime »
Il répond angoissé, « je vous aime »
Et sursaute de son lit
En se demandant, quoi faire
« Pour quelle raison vais-je blesser par amour
Pourquoi je ne peux répondre à tous ces amours
Pourquoi l’amour veut que je choisisse »
Dès que Patrick a su qu’il devra choisir
Repousser l’amour au nom de l’amour
Il en a vu que tragédie
Comédie
Amère symphonie
Un des deux sourires engendrera des larmes
En attendant, le juge suspend son marteau
Entre doute
Compassion
Pitié
Cruauté
Et encore amour
Mais ce cœur comme un orchestre de cor
Se débat dans un duel sans corps à corps
Si tu peux l’aider ; viens à son secours
Avant qu’il ne perde le cours
Ce qui est sûr
C’est un point sensible de suture
Dija et Fatima ne se connaisse pas
Mais elles partagent un territoire
Espérant qu’il est à elle uniquement, ce terroir
Patrick, entre temps
Souffre de ses souhaits de ne pas faire souffrir
Tendant une main à chacune
Le regard au sol
Le suspense est lourd
Patherson
@silencedesrimes
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