Il est beau, d'une cohérente incohérence.
Le langage est bien un condensé de subtilités. Entre l'émetteur et l'interlocuteur, il y a un lien abstrait composé du flux de non-dits, de sous-entendus, de sens figurés. Le langage créé par l'homme prouve à l'homme lui-même qu'il est un être intelligent qui peut toujours, au-delà d'un mécanisme formel de juxtaposition de mots, continuer à donner et à trouver du sens dans l'indicible discrétion d'un point.
La vache qui rit. Le coq chante. Laissons les chèvres traverser en attendant que la charrette passe le péage.
Qu'est-ce que je disais. Voilà, revenons à nos moutons.
Trop de bruits dans l'enclos.
Revenons à nos mots et tons alors.
Le langage établit un lien grâce à la communication, mais sans relier entièrement les individus comme des attaches. Chacun reçoit juste un bruit sonore, de ce bruit il distille un sens, de ce sens il sélectionne ce qui l'interpelle, de ce qui l'interpelle il retient ce à quoi il est sensible, sur cette sensibilité, il fait surfer enfin la raison pour analyser, interpréter, préjuger, juger. Et c'est là qu'intervient l'importance de l'esprit critique, cette distance que l'on prend, ou cet œil en soi extérieur à soi pour frôler l'objectivité d'une équation qui est consubstantielle à la subjectivité. Mais avec un sens de l'esthétique et du confort de l'entendement.
C'est pourquoi, peut être que c'est juste psychologique aussi, j'imagine mal un troupeau d'abeilles et un essaim de bœufs.
Mais imaginez un parlement de hiboux et une assemblée de babouins dans l'hémicycle pour représenter une foule de kangourous?
En tout cas, le peuple a besoin des bancs de poissons.
Finalement le langage est un jeu.
Mon développement est convenablement incohérent, c'est le langage qui est en réalité d'une incohérente beauté, et d'une logique pas forcément, ni nécessairement mathématique.
Voilà pourquoi le silence est d'or. Il est altier, mystérieux, parfait, mieux il est éloquent. Mais la parole garde ses attributs argentés car elle trahit nos belles imperfections.
Il est beau, d'une cohérente incohérence.
Patherson
